vendredi 1 octobre 2010

13073 secondes

13073 secondes de bonheur, de plaisir, voir d'extase! J'avoue, j'exagère quelque peu, car entre vous et moi, la course à pied (CAP) a de bon coté mais ne me procure pas le même feeling qu'une sortie de vélo!! Le coté compétitif gravitant autour par contre est fort séduisant!

Parti du tablier du Pont Jacques-Cartier, ce sera le temps nécessaire pour franchir les 42.2 km dont l'ultime pas sera foulé au Stade Olympique.

Rêve de gamin réalisé! Tout cela grâce à la complice de ma vie. Coureuse talentueuse depuis le secondaire, Mélanie me donnera le goût de chausser, à nouveau, des souliers de CAP.

Janvier 2010, sous une température clémente à Vancouver, fut le théâtre d'une série de 99 répétitions pour être fin prêt pour la représentation principale!!! Près de 1100 km furent courus!


PRÉAMBULE

Au mois de mars, Mélanie s'enligne pour le demi-marathon et moi le marathon.
Une belle complicité s'installera entre nous lors de nos entrainements, malgré que ma gazelle d'amour soit beaucoup trop rapide pour moi!!!
Elle ralentira pour me motiver et ira à mon rythme! Cette connivence prendra abruptement fin, suite à une sérieuse blessure, pauvre Mélanie! Blessure qui lui fera ombrage tout au long de l'été, l'empêchant de courir le demi. Elle se pointera au départ du 10 km, très loin de sa forme optimale, où elle réalisera un temps de 43 minutes. Une gazelle je vous dis :)


Me remettant en forme et réveillant de vieux muscles (non utilisés depuis l'âge de 13 ans), j'ai un malin plaisir a constater une bonne progression. Je feuillette le plan d'entrainement suggéré.
5 séances d'entrainement par semaine... NO WAY!!
Les intervalles ne sont pas conçus pour moi, malgré tout le bienfait qu'elle apporte.
Je veux avoir du plaisir à m'entrainer, je décide de couper cet aspect de l'entraînement!

Un plan d'entrainement mixant celui du marathon de Montréal et du site d'Asics sera ébauché.
OBJECTIF VISÉ: 3H24 (4:50 au KM).

L'entrainement officiel commencera le 18 mai. Mélanie à la gentillesse de m'accompagnée lors de mes longues courses du dimanche. Elle contrôlera toujours ma vitesse en me faisant réciter des phrases. Pas le droit d'être essoufflé!!!

Je fini par m'acheter une montre garmin forerunner 405 juste avant l'évènement du tour du lac brome. Un beau 20 km dans une région champêtre! Je me fixe comme objectif 1h35 (4:50 au km) sur ce parcours vallonné! Objectif raté, mais très satisfait du résultat 1:36:45.
À partir du 17 ième km, ce fut un mini supplice pour mes jambes. Elles avaient parcouru cette distance qu'une seule fois dans leur carrière et ce à un rythme plus reposant!
Quelle bonheur de voir Mélanie, près du fil d'arrivée, m'encourageant et courant quelques mètres à mes cotés!


Cette montre deviendra une complice d'entrainement fort appréciée.
Je me rends bien compte que la distance de mes parcours est devenue plus courte que les tracés manuels dessinés sur google maps. Malgré que l'écart de distance est plutôt minime, ça représente quand même des temps de 5 à 7 secondes au km, ce qui est énorme en CAP!!!

Analysant ces nouvelles données et m'avouant la fatigue ressentie de mon corps après ce 20 km. Une décision s'imposait. Mon entrainement n'était pas au point. 3h35 (5:05 au km) sera maintenant mon nouvel objectif et quelque correctif à mon plan. La composition en étant fait ainsi
=> 10 km et moins à pleine capacité.
=> 7 km avec 4 côtes sera ajouté.
=> 11 à 17 km rythme marathon.
=> la longue course du dimanche. Elle sera parcouru au Mont-Royal si le planning était 90 minutes et moins. Au rythme de mon amour pour le premier 10 km, et ensuite, seul, accélération sans pour autant y allé à fond!


L'été fut très chaud pendant certaine période estivale. Il y a une soirée où j'ai dû attendre jusqu'à 22:30 pour courir. Il faisait encore 30 degré (ceci sans y compter le facteur humidex).

Le plan d'entrainement à deux test de 21.1 km à l'horaire. Le premier a été fait dans une matinée écrasante. Les 7 premiers kilomètre furent couru sans boire de l'eau. Mélanie me rejoignant en vélo, j'ai su dès le 10 km que je n'allais pas terminer. Toutefois, j'ai décidé de faire la distance et défense de marcher. Mon orgueil en prenant pour son rhume quand je voyais des temps au km dans les 6 minutes. Ma copine est restée toute la distance malgré mon humeur forte désagréable ! J'ai fini avec un horrible chrono de 1h51.

Ce fut la dernière fois où j'ai couru sans être autonome coté eau, Mélanie me gâtant avec cette ceinture d'eau.

Le deuxième 21.1 km s'est très bien déroulé ratant mon objectif de 1h40 par quelques secondes!

Il restait l'ultime challenge, un 32 km!! Matinée chaude, j'ai changé mon parcours en chemin pour faire quelques kilomètres en pleine forêt. Au bout de 24 km, j'ai dû marcher. Ce n'était pas le temps de se blesser! J'allais enfin savoir si c'est possible re-courir après avoir marché :)
Masochiste, j'en ai profité pour montrer d'un cran la difficulté des 6 derniers km pour tester ceci dans toutes les conditions de parcours possible.


Mes muscles étaient enfin développés. Mon rythme marathon était en diapason avec ma foulée.
Pas une seule blessure pendant toute cette période de rodage, quelques raideurs rien de plus. Je suis fin prêt!



ACTE

DRINNNNNNNNNNG. Ce n'est pas vrai, j'étais déjà bien réveillé avant que sonnent les sonneries des 3-4 cadrans pour être sur de ne pas passer tout droit!
Nous y sommes, le fameux jour M!!!! Pas nerveux, mais j'ai hâte au départ!
Dame nature nous gâte! Il y a un fort vent, mais la température est fraiche!!!

Dans le métro, il y a toutes sortes de coureurs. Mon attention est surtout envers les familles avec de jeunes enfants. Je regarde ma gazelle, je sais fort bien que nos enfants voudront être aussi rapide que leur maman un jour!!!!
Bisou et accolade à Berri. Nos chemins se séparent pour se rendre, respectivement, chacun à son point de départ.

Arriver sur le site de rassemblement, les gens font la ligne pour les toilettes.
Je décide de m'y rapprocher, car mon ami Patrick en a une affection particulière :)
Et qui vois-je? bien oui ce dernier!!!
En route pour le point de départ, on jase. Il me décrit sa stratégie pour un chrono de 3h45. Je lui lance plutôt le défi de le faire sans arrêter au petit coin. A peine que je lui ai dit ça, devinez où il se retrouve!!!
Petit réchauffement sur le pont. Je décide de me placer en arrière du groupe 3h00-3h30, près du lapin de 3H30. Je m'y place en stratège. Pour la simple et bonne raison qu'il y a des toilettes à cet endroit.
Le départ est dans 1 minute. Je trouve fort cocasse les coureurs qui y poirotent encore en file indienne!

Mon mantra: 5:05 au km, à revoir au 23 ième km.
POW! le Pont vibre sous la foulée des participants Nonnnnnnnnnn ma montre n'a pas parti lorsque je franchi le tapis (sa donnera une différence de 9 secondes avec le temps de la puce!) (video du départ, y choisir le reportage de Karine Bastien)
Je me fais dépasser continuellement pendant les 2-3 premiers km. Au km 3, je trouve enfin un coureur avec un bon rythme. Coureur que je vais devoir quitter au km 5 car il ralentit subitement :(
Je recherche toujours quelqu'un ayant le même rythme.
J'écoute les conversations des gens, il y a même une gang de gars qui "cruisent" deux jeunes athlètes féminines. Je souris à tout ça :)
Il y a des spectateurs sur l'île Sainte-Hélène qui nous encourage, c'est fort apprécié!

Le belge, qui fait un marathon par jour, me dépasse. Impressionnant!!!
Je transmets mes mots d'encouragement à ces jeunes quand je les dépasse.
Du 6 ième au 10 ième km, je fonde beaucoup d'espoir sur un coureur plus grand et plus gros que moi, mais lors de la montée vers le pont de la concorde, il ralentit. Zut mon abris-vent disparait au moment où j'en ai besoin!!
Je dois accélérer pour rattraper un petit groupe devant. Effort qui me sortira de mon plan de match, mais me protègera de l'essentiel du vent.
Je lâche ce groupe au 14 ième km pour revenir a mon rythme. C'est alors que je tombe sur François, copie conforme de mon rythme. Je me place derrière et je le suis.

Les vents latéraux sur Notre-Dame sont impressionnant, certains participants en perdent leur dossard.
Légère discussion avec mon petit groupe suite à un cri d'encouragement d'un drôle de spectateur. Je ressens pour l'instant aucune fatigue. Toutefois mon cardio ne chôme pas, puisque je ne parle pas aisément.

Mi-parcours, je commence a réfléchir sur quelle stratégie adoptée jusqu'à la fin du parcours. Je sens que je peux faire un split négatif. Au 23 ième km, je remercie François de sa constance (il finira son marathon, devant moi, sous les 3h35 gardant son rythme, chapeau!) et je décide d'aller chercher un gars qui voulait faire 1h42 pour la seconde partie. Erreur de ma part, je tourne sur Maisonneuve, SUPRISE!!! la MARÉE HUMAINE du demi-marathon fait la jonction avec notre parcours.

Jamais je vais retrouver le gars dans cette immense foule. Je me retrouve a courir avec des gens auquel je n'ai aucune idée de leur vitesse. J'ai détesté cet aspect là.
J'aurais tant aimé continuer qu'avec les gens du marathon.

Les ravitaillements deviendront plus difficile dans cette foule. Tu dois presque arrêter pour avoir un verre d'eau. D'ailleurs, j'ai raté le point d'eau au 28 ième et je l'ai ressenti...

La côte Berri s'est très bien passé. Il y avait maintenant de plus en plus de spectateurs et chacun nous encourage.

32 ième km, enfin un visage familier dans la foule de spectateurs, je salue ma bonne amie Lysanne et poursuit mon petit bonheur. J'ai hâte de voir ma belle gazelle qui sera à l'angle Rachel-Pie IX.
Le mur, avec tout ça je l'ai oublié. Se sera pour une prochaine fois!

35 ième km, je commence a ressentir un petit malaise à la cuisse droite. Je dois ralentir quelque peu. Je suis toujours sur mon pace marathon, mais je sais reconnaitre la fatigue de mon corps et il me reste environs 4 km à ce rythme là. Alors dès le 36 ième je ralentis à nouveau.
Je vire sur PIE-IX, j'y vois ma belle Mélanie, resplendissante qui court a mes cotés m'encourageant!
"Mon amour ralentit tu vas trop vite pour moi, j'ai une côte à grimper encore!" lui dis-je en souriant de douleur!
Elle ensoleillera ma course un bon 200-300 mètres et quittent pour voir mon arrivé.

Pie-IX me grugera de l'énergie, mais Viau sera le défi de ma journée.
Oh que ce 41 ième km fut long (5:50 pour le parcourir), le plus difficile de mon marathon. Suis-je transformé en tortue pour que tous ces lapins me dépassent?!?!
Vais-je marché? j'en vois 2-3 qui s'arrêtent au loin devant moi. C'est lors de ces moments que vous rappeler de vos entrainements pénible. Ce demi-marathon raconté plutôt, pas question que je marche.
Je me revois à l'entrainement, lors de montées où je zieutais le derrière de Mélanie qui grimpait en danseuse sur mon vieux vélo. :)
Petit regain d'énergie et me voilà dans la descente devant l'entrée du Stade.

L'arrivée est toute proche, je vois 3 personnes du marathon dans la couloir, impossible pour moi de les rejoindre, je regarde par dessus mon épaule. Un gars sprint pour me dépasser.
QUOI?!?! NO WAY!!, je sprinte ce 50 mètres!
Temps Garmin: 42.34km en 3:37:45 (5:08 au km)



ÉPILOGUE

Bien préparé, tout en ayant une bonne connaissance de la capacité de votre corps, un marathon se relève être un bon défi accessible à tous (ou presque)! Respectez-le par contre, ne le sous-estimez jamais tant et aussi longtemps que vous ne voyez pas le fil d'arrivé.
Quoi que si on se fit à l'arrivé du marathon masculin cette année, attendez de l'avoir passé le dit fil :)

Je déconseille de le faire dans une première année, prenez le temps de trouver vos repères sur de plus courtes distances.

Je n'ai pas couru depuis le 23 septembre, mon genoux gauche me fait mal. Je voulais tant faire le demi-marathon de Granby. Je suis si près du 1h35.

Est ce que je vais en faire un autre? je ne sais pas pour l'instant.
Un demi-marathon en 1h30 sera une excellente source de motivation.

Caché au fond du garage, recouvert d'un tapis de poussière et de toile d'araignée, mon fidèle compagnon à deux roues me réclame pour siffler aussi vite que le vent.

Je ne peux clore cette missive, sur mon année en CAP, sans remercier Mélanie pour tous ces mots d'encouragements tout au long de ces jours, voir ces mois d'entrainement. Je t'aime tant xxx

5 commentaires:

Patrick F. a dit…

WOW.. beau compte rendu... Mon objectif a été atteind: je n'ai pas arrêté au toilette !

Mélanie a dit…

Un accomplissement dont tu te souviendras longtemps, et un talent qui saura sûrement te gagner ;-D
Bravo! Ce fût une aventure remarquable ;-)

Philippe a dit…

J'ai adoré écrire cette histoire avec toi :)
xxx

Anik a dit…

Bravo Phillipe .. quel bel accomplissement! "13073 secondes" une aventure formidable que j'ai pris grand plaisir à lire. Janvier 2010 - Vancouver - je me souviens. Une "première répétion" - un p'tit bonheur de course à pied à partager quelques kilomètres en ta compagnie et celle de ta gazelle favorite ;) Congrats on your marathon!

Philippe a dit…

Merci la belle-soeur ;). Qui sait un jour, je vais peut-etre participer au marathon de ta ville :)